OBJECTIF DE CET ARTICLE
Cet article est l’introduction du livre intitulé « le déchiffrage du langage des cavernes. Elle est segmentée en trois parties. Sa première partie cite pour exemple les fresques rupestres de la grotte de Lascaux qui seront analysées et déchiffrées dans le livre. Sa deuxième partie présente comment le livre est structuré. Sa troisième partie énumère l’argument classique opposé pour nier la possibilité d’un lien cultuel et linguistique entre la Préhistoire et l’Histoire : le gouffre temporel qui les sépare(rait), argument qui sera ensuite démenti par les faits.
Table des matières
LIEN DE CET ARTICLE AVEC TOUTE LA SÉRIE LITTÉRAIRE « LA VÉRITABLE HISTOIRE DES RELIGIONS DE L’HUMANITÉ »
Cet article est extrait du livre lui aussi disponible sur ce site :
Le déchiffrage du language des cavernes
Livre que vous pourrez aussi trouver à la rubrique :
Livres déjà parus
Pour bien comprendre la raison d’être de ce livre au sein de la série littéraire la véritable histoires des religions de l’humanité, rendez-vous à la page :
Introduction / Structuration et contenu
Je vous souhaite maintenant une excellente lecture de cet article que je mets à votre disposition, dans son intégralité, ci-dessous :
LE DÉCHIFFRAGE DU LANGAGE DES CAVERNES : INTRODUCTION
EXEMPLE DU SITE DE LASCAUX
Pour commencer notre analyse de la Mythologie préhistorique la plus ancienne connue, je trouve particulièrement utile de commencer par prendre un exemple parfaitement susceptible de parler à tout le monde : la grotte de Lascaux.
Je vous invite à vous rendre sur le site :
https://archeologie.culture.gouv.fr/lascaux/fr/visiter-grotte-lascaux où il vous sera possible de faire une visite virtuelle de ce site emblématique.
Vous y verrez que cette grotte « mythique » (!) s’articule en plusieurs phases :
- L’entrée dans la grotte dans la salle des Taureaux avec à gauche le panneau de la licorne
- Le diverticule axial et ses deux parois ornées
- Le Passage
- La Nef et ses deux parois
- Le Diverticule des félins
- Les figures du tréfonds
- L’Abside
- Le puits
Le panneau de la Licorne
Ce panneau est remarquable, car le fait même que le premier animal rencontré soit un animal mythologique, une licorne, induit que nous sommes ici face à une représentation d’ordre mythologique.
On observe que la licorne semble pousser un troupeau de chevaux plus petits vers l’intérieur de la grotte en direction du diverticule axial au-dessous, situé entre les deux taureaux et donc vers la finalité de la grotte, l’abside et le puits.
On note sur ce premier panneau la présence de deux taureaux massifs l’un avec cinq petits cerfs associés au premier et l’autre avec notamment une vache rouge associée, les deux taureaux étant orientés vers l’entrée du diverticule axial comme pour indiquer le chemin à suivre pour se rendre au fond de la grotte.
QUELLE BRÈVE EXPLICATION DONNER DE LASCAUX ?
Après que vous aurez passé en revue ces quelques éléments de ce site, quelle explication lui donner ?
Il est essentiel de comprendre que le déchiffrage qui sera développé dans les livres à venir du langage symbolique mythologique permettra de parfaitement comprendre la raison d’être de Lascaux et de ses multiples représentations, comme d’ailleurs de tous les sites préhistoriques.
Lascaux est en fait, au même titre que bien des sites mégalithiques, une parfaite illustration et déclinaison de la même mystique qui, tous, les innerve.
Décryptage sommaire
Pour vous décrypter Lascaux, je pourrai ainsi commencer par vous dire qu’il s’agit d’un temple, d’un sanctuaire.
De ce point de vue, remarquez que je ne me démarque pas de la majorité des spécialistes qui conviennent que cette grotte est un véritable sanctuaire, une sorte de monument à caractère religieux en commençant par A. Leroi-Gourhan.[1]
Je m’inscris de ce point de vue en faux contre les différentes théories déconnectées de la réalité de ce lieu (centre d’observation du ciel pour Chantal Jègues-Wolkiewiez[2], théorie de la fécondité physiologique pour Thérèse Guiot-Houdart[3], « usuelle » théorie chamanique pour Jean Clottes et David Lewis Williams[4], crainte de l’animation des images pour Julien d’Huy et Jean-Loïc Le Quellec[5])
Je pourrai, par-contre, aller plus loin que mes prédécesseurs dans le fait d’affirmer qu’il s’agit d’un temple, d’un sanctuaire, en partant du symbolisme de la montagne et de la caverne, afin de vous démontrer que dans la pensée symbolique mythologique originelle universelle, la montagne représente le corps de la déesse-mère et la caverne, son utérus, sa matrice.
Je pourrais ensuite vous démontrer que les grandes représentations animales mâles de cette caverne, qu’ils s’agissent des taureaux, des cerfs, des ours, etc. sont des avatars de la grande divinité mâle, le père primordial devenu père des dieux, tout comme les grandes représentations animales femelles, la licorne, les vaches, les juments sont des avatars de la mère primordiale, divinisée déesse-mère.
Je pourrais vous dire que tous deux sont représentés ici pour servir de divinités guides pour les entrants, les vivants et les morts, le troupeau de leurs enfants, de leurs descendants et adorateurs, représentés par les figures animales plus petites, afin qu’ils suivent le chemin que tous deux leur indiquent, jusqu’au fond de la grotte, jusqu’au puits qui symbolise leur mort, leur entrée dans les entrailles de la matrice pour s’en aller y subir la même punition que le père primordial (le géniteur primordial en position ithyphallique, l’homme blessé et acéphale, condamné à mort, symboliquement décapité) afin d’ensuite, comme lui, grâce au pouvoir purificateur et régénérateur de la matrice de la déesse-mère, renaître après leur mort purifiés, telles des divinités, des étoiles, à la lumière d’un nouveau jour.
Je pourrai vous dire tout cela, mais, non, je ne vous le dirai pas.
Mince.
Je viens de me relire et de me rendre compte que je vous l’ai quand même dit.
Oui, mais bon…disons que puisque je ne vous l’ai pas démontré cela ne compte pas.
Oui, c’est un peu difficile à oublier alors…
Que suis-je censé faire maintenant ?
Dois-je vous le démontrer ?
Pour le savoir, posons-nous la bonne question : est-ce que cela a du sens de vous expliquer et vous démontrer toute la mystique de la mythologie archaïque en partant d’un seul exemple qui l’illustre, aussi emblématique soit-il comme donc Lascaux ?
En fait, non.
Car un exemple vient en soutien de la démonstration globale et pas l’inverse.
Il est bien davantage préférable que je commence par le commencement en partant de l’origine des événements qui ont fait naître toute la mystique sacrée de la Mythologie après quoi le sens caché de tous les sites sacrés deviendra limpide à vos yeux.
Je donnerai donc la priorité au développement progressif de toute cette mystique après quoi nous analyserons dans le détail différents exemples qui l’illustrent notamment dans le volume 6 dédié à l’analyse des sites mégalithiques. D’ailleurs ce volume commencera justement par l’analyse de « la caverne préhistorique ».
Mais alors pourquoi est-ce que j’en parle ici me direz-vous ?
Comme je vous l’ai dit, c’est pour vous apporter la preuve préalable que le sumérien et, à un moindre degré, le hiéroglyphique égyptien sont la clef de voûte intemporelle du langage mythologique universel.
Permettez-moi donc, s’il vous plaît, de vous faire la démonstration que les figures animales et signes associés correspondants peuvent être déchiffrés grâce à ces langues.
Pour ce faire, laissez-moi vous montrer quelques exemples de figures rupestres avec des signes après quoi nous les déchiffrerons ensemble une à une.
LES SIGNES RUPESTRES
Dans ce bref chapitre, je vais vous donner quelques exemples de ces signes, auxquels on ne prête usuellement pas attention, focalisés que nous sommes sur les figures animales, mais qui constellent pourtant tout autant les grottes ornées.
Je vais vous proposer tout d’abord des signes que l’on peut trouver à Lascaux et aussi quelques exemples tirés d’autres grottes.
Les voici en images[6] :
Exemples d’une dizaine de signes rupestres
Grotte de Lascaux : Le premier taureau du panneau de la Licorne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux#/media/Fichier:Lascaux_painting.jpg
Sur l’image du panneau de la licorne, il y a un signe en face du premier taureau.
Le voici agrandi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux#/media/Fichier:Lascaux_painting.jpg
Vous notez qu’il y a ainsi trois bâtonnets successifs : III
On retrouve d’ailleurs ces trois bâtonnets à la fin du site au niveau du puits.
Grotte de Lascaux : Le signe XIII du puits du diverticule des félins
Ainsi lit-on sur le site[7] : « dans les deux derniers tiers du diverticule des Félins, le nombre de figures schématiques, mais aussi animales est nettement plus faible que dans la partie vestibulaire. Parmi celles-ci, on remarque une association de deux formes géométriques juxtaposées, l’une en croix, l’autre faite de trois traits parallèles. Côte à côte, ces deux entités forment le chiffre romain XIII. Elles sont peintes en noir. »
Il faut comprendre que ce signe XIII est la fusion de la croix X et de III, d’où la répétition de ce signe.
En voici une image tirée d’une analyse d’André Leroi-Gourhan, l’un des éminents archéologues dont nous citerons de nombreuses sources et dont nous analyserons plus tard les travaux [8] :
Fig. 347. – Diverticule des Félins. Panneau I. Le « XIII ». Croix diagonale et triple trait parallèles, peints en noir au fond d’une niche de la paroi Ouest. Notez alors que l’on retrouve justement la croix X dissociée du III et associé à un bison sur le panneau J du diverticule des félins, c’est-à-dire sur le panneau à côté de celui où se trouve le signe XIII.
Fig. 348.— Diverticule des Félins. Panneau J Bison gravé. 1. L’œil est un accident naturel. Relevé A. Glory et croquis de lecture
Grotte de Pindal : Le signe III du saumon
Cette figure est apparemment l’un des exemples utilisés par Mr Ben Bacon pour soutenir sa thèse toute récente selon laquelle les signes trait et point serait une proto-écriture indiquant les mois lunaires d’accouplement des espèces figurées associées à ces signes.
Cette image d’un saumon gravé il y a 17 000 ans dans la grotte de Pindal, dans les Asturies (Espagne), comporte trois lignes placées à l’intérieur. | M. Berenguer/Durham University
https://trustmyscience.com/decouverte-plus-ancienne-proto-ecriture-peinture-art-rupestre/
Grotte de Marsoulas : la fresque du grand panneau
Tout aussi éminemment intéressante est la fresque de Marsoulas (nous quittons un peu Lascaux) :
http://prehistoart.canalblog.com/archives/2009/11/01/15639490.html
ou avec cette autre image :
Marsoulas. Le Grand Panneau peint, il y a 15 000 ans… Hypothèse de restitution du volet gauche. Image 3D extraite du film de M. Azéma « Marsoulas, la grotte oubliée »
C’est cette représentation que l’on retrouve partiellement et schématiquement représentée aussi dans l’essai d’André Leroi-Gourhan sous le relevé suivant[9] :
Si l’on examine la fresque plus attentivement[10], il y a en fait trois autres animaux intriqués en plus du grand bison central : un autre bison, un bouquetin et un cheval
Grand Panneau peint. Bouquetin gravé aux cornes noires (n° 3), cheval gravé (n° 2) et jeune bison noir et gravé (n° 1) dont les têtes sont intimement mêlées. Seuls les relevés sélectifs permettent d’en isoler les contours précis. © C. Fritz et G. Tosello.
Le signe des deux cornes parallèles
La manière dont la fresque est représentée, avec l’effacement du bouquetin et la seule mise en évidence de ses cornes sert visiblement surtout à mettre celles-ci en évidence , pour faire écho à celle du bison qui sont de même nature en ce sens que ce sont deux parallèles incurvées.
le Signe en forme de « bêche »
Même s’il y a d’autres signes sur cette fresque très intéressants j’attire votre attention sur ceux représentés sur le flanc du bison et notamment le premier :
Grand Panneau peint. Détail de la série de signes en T inversé, peints en violet et en rouge sur le grand bison. Les deux signes de droite ont été interprétés à tort comme un claviforme. © C. Fritz et G. Tosello
https://www.creap.fr/pdfs/CFGT-Marsoulas-DARCH2007.pdf ; p.26
Grotte de Marsoulas : Le deuxième signe en forme de bêche
Voici aussi un signe que relève André Leroi-Gourhan provenant lui aussi de la grotte de Marsoulas suivant ses références (200 et 198) [11]
Notez que ce signe est différent de celui déjà observé puisque sa dent gauche est droite lors que celle du deuxième est incurvée.
Grotte de Lascaux : le deuxième cheval chinois
Un autre exemple de signe est celui associé au cheval appelé le deuxième cheval chinois qui se trouve sur la paroi de droite du diverticule axial
Site Crotos : Wikimedia Commons
Cette peinture a aussi été reprise par André Leroi-Gourhan dans son essai de la manière suivante (en forme de relevé) :
On relève ainsi, outre les deux formes en rameaux, le signe quadrangulaire et le signe: (qu’André Leroi-Gourhan cite comme exemple sous sa référence n° 147)
Grotte de Lascaux : La fresque du cerf noir
Un autre exemple de signe est celui associé au cerf noir qui se trouve quant à lui sur la paroi de droite du diverticule axial :
Site Crotos : Wikimedia Commons
C’est ce signe qu’André Leroi-Gourhan a cité dans un essai[12] de la manière suivante (en forme de relevé) parmi d’autres signes :
Grotte Lascaux : le signe de quatre flèches de l’équidé acéphale
On trouve[13] aussi le signe suivant associé à un cheval acéphale dans le diverticule des félins :
C’est sans doute cette figure que reprend André Leroi-Gourhan dans son essai[14] :
Grotte de Lascaux : Le signe du Grand taureau noir
À titre d’autre exemple, j’attire votre attention sur le signe positionné sous le museau du grand taureau noir qui se trouve dans la paroi gauche du diverticule axial.
Notez avant tout ce que l’on peut lire au sujet de ce Taureau : « Avec le Grand Taureau noir, nous accédons à l’œuvre la plus emblématique, non seulement de Lascaux, mais aussi de l’ensemble des grottes et abris ornés paléolithiques. Les dimensions, 3, 71 m de large, 1, 93 m de haut, font de cette représentation d’aurochs une œuvre monumentale. Ce caractère est accentué, à la fois, par la couleur très sombre de la robe qui contraste avec un fond immaculé, et l’absence de figures pouvant rivaliser graphiquement avec ce sujet. Dans un rayon de 5 m, en effet, aucune représentation, autre que celles agrégées — phagocytées presque — par l’imposante silhouette, n’interfère dans l’espace environnant ».
Site Crotos : Wikimedia Commons
Voyez-vous le signe en question ?
Le voici agrandi :
Conclusion de la présentation de ces signes
Après vous avoir présenté ces quelques signes, vous allez certainement, pour ceux qui les découvrent, me remercier de ces quelques mises en évidence et pour celles et ceux qui les connaissent déjà, vous ne manifesterez aucune surprise.
Mais voyons maintenant leur signification…
LES SIGNES RUPESTRES. SIGNIFICATION.
Structuration
Voici comment nous allons procéder.
Je vais tout d’abord commencer par faire la démonstration que les fresques rupestres correspondent en tous points à une écriture idéographique archaïque : le proto-sumérien.
Ce sera la première grande étape.
Après celle-ci, je passerai au décryptage des fresques que nous avons vues en introduction.
Je précise que la première grande partie, démonstrative, de livre, n’a pas un côté spectaculaire comme celle qui suivra sur le décryptage, car ce sera une démonstration nécessairement académique, afin de prouver d’entrée à tous les lecteurs, notamment les plus sceptiques, les plus exigeants, dans lesquels l’on peut inclure la communauté des archéologues, que mon affirmation est extrêmement documentée et factuelle.
Je n’ai aucun doute que la deuxième grande partie sur le décryptage des fresques citées en introduction passionnera tous les lecteurs car, encore une fois, elle revêt un caractère vraiment spectaculaire, mais il m’apparaît toutefois nécessaire pour respecter la cohérence et la progressivité de toute l’argumentation de commencer tout d’abord par la démonstration académique.
La première grande partie va donc consister à faire la démonstration sémiologique que les signes des cavernes correspondent à une écriture idéographique « connue », le proto-sumérien. « Connue » est une façon de parler, au sens de répertoriée, car il s’agit en fait d’une langue qui n’est connue que de quelques rares linguistes en langues archaïques, mais, ceci-dit, c’est une écriture qui a le grand mérite d’avoir déjà été déchiffrée. Nous verrons bien sûr de quelle langue il s’agit plus avant.
Cette démonstration va commencer par un premier chapitre qui va nous permettre de comprendre pourquoi cela pose un sérieux problème à la communauté scientiste d’admettre qu’un écriture idéographique archaïque puisse être celui des figures rupestres.
Ensuite, nous passerons à la démonstration pure qui se fera en quatre temps :
Je vous soumettrai tout d’abord un tableau comparatif entre une centaine de signes préhistoriques identifiés et d’autres signes issus de cette langue idéographique archaïque. Sans connaître les uns et les autres, cette comparaison visuelle vous permettra de vous rendre compte de leur extrême similitude et d’ores et déjà d’attester en soi qu’il s’agit bien du même système d’écriture.
Je ferai ensuite une rétrospective des différents travaux de référence menés par le passé par les archéologues spécialistes de cette question « mystérieuse » des signes préhistoriques en revoyant leurs découvertes (liste de signes, différentes règles observées attestant qu’il s’agit d’un système sémiologique) et leurs conclusions.
Cette analyse de leurs recherches nous permettra alors de mettre le doigt sur les raisons profondes, les erreurs qui ont conduit ces spécialistes des signes préhistoriques à ne jamais faire le rapprochement entre ces deux écritures alors que, nous le verrons, ils avaient pourtant envisagé la piste idéographique.
Nous ferons ensuite ensemble l’analyse comparative que les archéologues référents auraient dû faire, s’ils avaient été linguistes ou s’ils s’étaient laissé accompagner dans leurs recherches par un linguiste spécialiste des langues archaïques, savoir une analyse comparative précise entre, d’une part, le système sémiologique des signes des cavernes avec toutes les caractéristiques qu’ils ont relevés et, d’autre part, l’écriture idéographique archaïque de référence.
Ceci permettra de démontrer que cette dernière remplit absolument tous les critères qu’ils avaient observés.
Je ferai par la même occasion, un bref passage en revue de toutes les autres écritures idéographiques archaïques qui auraient pu être elles aussi potentiellement candidates, afin de démontrer qu’elles sont quant à elles loin cependant de répondre à ces mêmes critères comme le fait, seule, l’écriture idéographique archaïque de référence.
Une fois cette démonstration sémiologique achevée, nous pourrons donc passer au décryptage des fresques.
Ce décryptage sera la preuve pratique, concrète que l’écriture que je vais vous indiquer permet bien de décrypter les signes des cavernes et d’en comprendre non seulement le sens littéral mais aussi et surtout cultuel, c’est-à-dire symbolique, religieux, sacré.
Pour ce travail de traduction, de décryptage, je m’appuierai en très grande partie sur la langue idéographique de référence, le proto-sumérien, mais aussi, parfois, sur certaines langues archaïques proches (le hiéroglyphique égyptien, le hittite hiéroglyphique), car, même si ces dernières ne remplissent pas comme elle tous les critères d’identification de celle des fresques préhistoriques, elles peuvent néanmoins, nous le verrons, être parfois une source précieuse d’informations non seulement pour corroborer le sens divulgué par l’écriture idéographique de référence, mais aussi, en fonction de leur proximité avec lui, pour éclairer certains signes.
Bien que pouvant continuer le déchiffrage au-delà de cette dizaine de fresques, je n’irai pas plus loin et m’en expliquerai à la fin de ce livre.
Logiquement, la démonstration sémiologique d’une part, couplée au décryptage d’autre part, devrait largement suffire pour vous convaincre et emporter votre adhésion.
Mais, vous vous demandez peut-être : pourquoi cette structuration ?
Commencer par le décryptage ne serait-il pas au fond la meilleure démonstration, au sens de la plus directe, que je suis à même de déchiffrer les fresques rupestres au moyen de l’écriture idéographique identifiée ?
Commencer par des considérations sémiologiques techniques comme celles qui seront faites dans la partie démonstrative ne font-elles pas courir le risque de perdre en chemin de nombreux lecteurs ?
En fait, il faut comprendre que le sujet est éminemment sérieux, il a des conséquences très lourdes et tout ce qui peut permettre de fonder de manière théorique et définitive le caractère affirmatif de mes propos doit être mené pour rompre toutes les résistances somme toute naturelles qui s’opposeront sans cela à cette compréhension.
Donc, oui, le décryptage pourrait normalement suffire à un esprit logique, rationnel et objectif.
Mais la portée de cette découverte est telle et elle remet en question tellement de choses que je juge préférable de procéder ainsi, de manière progressive, académique, dans un esprit scientifique afin que la démonstration ne souffre d’aucune contestation.
D’ailleurs, si je n’adoptais pas une telle approche, j’entends déjà les voix qui ne manqueraient pas de s’élever en disant que cette « théorie » selon laquelle « la langue des cavernes correspond à un langage idéographique archaïque » n’est pas factuelle et que toutes mes explications ne sont faites que pour faire du sensationnel.
Il me semble alors nécessaire pour aider tous celles et ceux qui penseraient cela, mais qui font tout de même partie des gens raisonnables et qui sont susceptibles de se remettre en question, pour peu qu’on leur soumette un argumentaire scientifique et structuré, d’adjoindre, avant même mon décryptage de la foi préhistorique, la démonstration sémiologique.
Je suis convaincu qu’une fois que toute personne objective et rationnelle aura pris connaissance de toute cette documentation, même la plus perplexe sera convaincue du bien-fondé de mes conclusions.
Ne restera alors sur la touche, selon moi, que la lie, les éternels usuels contempteurs cyniques, les enfants modernes de Diogène de Sinope, le premier des philosophes cyniques, qui passait ses journées à déverser son venin sur autrui dans une position systématique de rejet (y compris fécal) de tout et sur tout.
Car la démonstration sera totale et non équivoque, même si on pourra toujours trouver çà et là comme je l’ai dit quelques erreurs sur lesquels d’aucuns ne manqueront pas de faire maladroitement levier pour de renverser tout l’édifice.
Je ne pourrais malheureusement rien faire pour ces dernier(e)s, car j’aurais beau sur accumuler les preuves, n’étant ni rationnel(le)s ni humbles, elles n’entendront pas raison aussi ne m’intéressent-ils/elles pas.
Ces quelques brebis gueulantes et galeuses ne doivent pas en tous cas me faire perdre de vue la nécessité de « faire les choses bien » pour ne pas perdre en route la moindre personne qui le mérite.
C’est pour cela, quitte à ce que ce ne soit utile que pour une seule personne, que je procède ainsi.
Voyons donc maintenant pourquoi cela pose un sérieux problème à la communauté scientiste d’admettre qu’une écriture idéographique archaïque puisse correspondre à celle des figures rupestres…
LE PROBLÈME POSE PAR L’AFFIRMATION QUE LE SUMÉRIEN EST LA CLEF DE VOUTE UNIVERSELLE DU LANGAGE SYMBOLIQUE DE LA FAUSSE RELIGION ORIGINELLE
Oui, le fait est que je vous ai affirmé que toute ma démonstration dans les livres à venir, tout le déchiffrage de la langue symbolique de la mythologie s’est fait en me basant sur le sumérien et sa sœur cadette, la langue des hiéroglyphes.
Je vous ai aussi affirmé que c’est le fait de décrypter les mystères de la science sacrée de Sumer et de l’Égypte qui s’est ensuite propagée sur tous les continents qui nous permettra de comprendre non seulement les croyances des civilisations qui leur ont succédé, mais aussi de remonter le temps et de comprendre celle des (ou de la) civilisation(s) qui les ont précédées, celle datée(s) du néolithique et du Paléolithique.
Il faut alors avant tout bien mesurer à quel point affirmer ce point est une posture très osée :
Le refus que m’opposerait le corporatisme des archéologues
Pourquoi ?
Parce qu’à n’en pas douter, quand bien même je confronterai tous les spécialistes de la préhistoire à l’unicité du langage symbolique entre celui employé aux temps préhistoriques et celui du temps de Sumer et de l’Égypte et, par extension, celui de tout le monde antique, qu’il est universel et intemporel, que ce langage unique transcende et traverse toutes les époques connues sans avoir profondément varié, en ayant simplement et fort logiquement connu des adaptations locales, oui, quand bien même je leur en ferai la démonstration, la grande majorité d’entre eux se refusera pour autant de le reconnaître et de l’admettre.
Pourquoi ?
Parce que de leur point de vue, ce serait comparer des pommes et des poires, au nom du gouffre temporel qui, selon eux, sépare le Paléolithique de Sumer et de l’Égypte et qu’ils chiffrent suivant leurs datations actuelles en dizaines de milliers d’années.
De ce fait, il leur sera impossible d’admettre qu’il puisse y avoir un lien, une mythologie identique entre ces trois grandes périodes apparemment si distantes.
Le gouffre temporel entre Le Paléolithique supérieur et Sumer
Pour comprendre d’ailleurs à quel point ce gouffre temporel est en effet, de leur point de vue, très grand, il suffit par exemple de visualiser sur une frise du temps le Paléolithique et ses différentes sous-périodes, puis le Néolithique, et aussi, donc, la période la plus archaïque connue de l’apparition de l’écriture, la civilisation protohistorique de Sumer identifiée comme étant la période archaïque d’Uruk, la première ville où l’on retrouve les premiers idéogrammes ancêtres de l’écriture cunéiforme : le proto-cunéiforme.
Frise du temps préhistorique
Voici une frise comparative des grandes périodes :
Frise du temps du Paléolithique
Si nous faisons maintenant un focus sur le Paléolithique, nous obtenons[15] :
Où viennent s’insérer certaines des grottes les plus connues dans ce graphique ?
La grotte Chauvet est datée de l’Aurignacien au Solutréen, de – 40 000 à – 18 000.
La grotte de Lascaux du Gravettien au Magdalénien, de – 34 000 à – 12 000[16].
La grotte de Marsoulas, du Magdalénien, de -18 000 à – 12 000.
Les six civilisations les plus anciennes des temps historiques
Maintenant, de quand sont datées les civilisations les plus anciennes dites des temps historiques ?
Voyons ce qui nous est dit[17] :
Les temps historiques se distinguent de la préhistoire lorsque « les traces du passé sont conservées au bénéfice des générations futures ». Cela s’accomplit soit oralement, soit scripturalement. On considère souvent que l’émergence de la civilisation coïncide avec le développement de l’écriture.
Aujourd’hui, même si la « théorie dominante en vigueur » est qu’il n’y a pas qu’un seul berceau, mais que plusieurs civilisations se sont développées de manière indépendante, il est admis que celles du Croissant fertile, de la période d’Obeïd en Mésopotamie et de la culture de Nagada en Égypte, sont considérées comme les plus anciennes.
D’autres civilisations ont vu le jour en Asie, le long de vallées fluviales, celles des civilisations de l’Indus (Inde) et du fleuve Jaune (Chine). En dehors de l’Eurasie, on reconnaît des berceaux de civilisation dans l’actuel Pérou (civilisation de Caral), dans les Andes et en Mésoamérique.
Frise du temps des six civilisations
Voici une frise d’apparition de ces six civilisations[18] [19]:
Nous constatons que Sumer et l’Égypte sont toutes deux datées comme remontant à – 3 500 ans et comme étant les plus archaïques des six.
Pourquoi Sumer est-elle la civilisation historique la plus archaïque ?
Puisque le concept d’apparition d’une civilisation se définit essentiellement par l’apparition de son écriture, faisons le point sur les dates d’apparition de leur écriture respective, ce qui nous permettra de mieux comprendre les dates de cette frise :
Concernant l’écriture en Sumer :
La civilisation sumérienne correspond à la période d’Uruk, de 4 000 à 3 100 av. J.-C. Nommée d’après la ville du même nom, cette période voit l’émergence de la vie urbaine en Mésopotamie et, durant sa période finale, l’émergence graduelle de l’écriture cunéiforme. La proto-écriture date, dans la région, de 3 500 av. J.-C. environ, les premiers textes étant datés de 3 300 av. J.-C. ; l’écriture cunéiforme date de 3 000 av. J.-C. environ[20].
Parenthèse sur l’importance donnée à Uruk :
Concernant l’importance d’Uruk (et de la basse Mésopotamie) et de l’écriture proto-cunéiforme qui est réputée y naître à ce moment-là, il est très intéressant de relever au passage que l’influence de la grande ville d’Uruk eut de toute évidence une importance considérable sur les régions voisines du Moyen-Orient (Haute Mésopotamie [villes de Habuba Kabira, Djebel Aruda, mais aussi Ninive, Tell Brak, Samsat plus au nord] ; Syrie ; Susiane et plateau iranien [Iran occidental], Anatolie du Sud-est), qui ont connu des évolutions semblables et ont subi dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C. une forte influence du Sud mésopotamien, à tel point que l’on parle de phénomène de l’« expansion urukéenne », qui a pu se traduire par endroits par la création de comptoirs, voire de véritables colonies.
Cette expansion urukéenne sur tout le Moyen-Orient correspond à la phase dite de l’Uruk récent daté de – 3 300[21].
L’expansion urukéenne durant l’Uruk récent, fin du IVe millénaire. Adapté de P. Butterlin et M. Sauvage dans M. Sauvage (dir.), Atlas historique du Proche-Orient ancien, Paris, Les Belles Lettres, 2020, p. 36.
Middle_East_topographic_map-blank.svg:Sémhur (talk) derivative work: Zunkir
https://fr.wikipedia.org/wiki/Période_d’Uruk#/media/Fichier:Uruk_expansion_2.svg
L’importance relative d’Uruk par rapport à d’autres sites de Basse-Mésopotamie
Si l’influence de toute la culture matérielle et symbolique de la Basse Mésopotamie est avérée sur toute la région du Moyen-Orient, il faut toutefois tempérer l’usage de l’expression expansion urukéenne qui semble limiter l’influence de Sumer à cette ville.
En effet, d’une part, il est avéré que d’autres villes majeures existaient à ce moment-là. Ainsi lit-on que de nombreuses autres villes, dont Kish, existaient déjà[22].
Cette mention de Kish est importante, car, comme nous le verrons en détail dans les annexes du livre suivant, elle est une des raisons m’ayant conduit à m’intéresser au sumérien, car si Uruk avait la prévalence au sud du point de vue notamment de la linguistique et peut-être donc de son développement urbain et commercial, c’est en fait la dynastie de Kish au nord de la Mésopotamie (futur territoire d’Akkad) qui était la dynastie la plus archaïque de la région et qui avait sans aucun doute la double prévalence royale et religieuse sur toute la région[23].
D’ailleurs, et d’autre part, l’importance donnée à Uruk est liée au fait qu’au regard des fouilles qui ont été possibles dans la région, les archéologues reconnaissent qu’il est impossible de dire si le site d’Uruk est véritablement unique pour cette région ou si c’est le hasard des fouilles qui nous fait le considérer comme plus important que les autres[24].
Note pour les croyants
Évidemment, le lecteur de la Genèse ne manquera pas de faire le lien entre ce qui vient d’être dit et les passages suivants :
Genèse 10 : 1 : Et telles sont les générations des fils de Noé : Sem, Cham, Japhet : « … »
Genèse 10 : 5, 6 : C’est entre eux que furent répartis les peuples dans leurs terres, chacun selon sa langue, selon leurs tribus, dans leurs nations. Quant aux fils de Cham : Kûš, Miçrayîm, Pûṭ et Kenā‘an. (Chous, Mesraïm, Phoud et Chanaan) (Chus et Mesraim et Fut et Chanaan)[25]
J’aurai en effet l’occasion de démontrer dans les annexes du livre suivant que Koush est le fondateur naturel de la première dynastie postdiluvienne de Kish et que son frère, Mizraïm, est le fondateur de l’Égypte postdiluvienne, d’où le lien très étroit entre les deux systèmes religieux sumérien et égyptien.
Genèse 10 : 8 -10 : Ensuite, Chus engendra Nimrōd (Nimrûd, Nebrôd, Nemrod) lui-même commença à être vaillant sur terre. Ce fut un vaillant devant YHWH ( ) c’est pourquoi l’on dit : « Comme Nemrod, vaillant chasseur devant YHWH. ». « … »
Et, le commencement de son règne fut Babel, » Erek, « Akkad et Kalnēh en terre de Šin‘ār ».
L’Erek biblique dont il est question ici est Uruk.
Refermons cette parenthèse et revenons à notre brève revue des datations des écritures :
Concernant l’écriture en Égypte :
Les symboles sur les poteries de l’époque de Nagada II ressemblent aux hiéroglyphes égyptiens, faisant de la proto-écriture égyptienne une contemporaine de l’écriture proto-cunéiforme sumérienne[26].
Mais il est important de noter que même si des inscriptions ont été relevées sur des poteries en Égypte, le corpus des signes proto-hiéroglyphes de cette époque (- 3 500 ans) est loin d’être aussi complet que celui proto-cunéiforme d’Uruk à la même date.
On peut aussi citer la découverte faite en 2017 de figures animales précurseurs des hiéroglyphes qui sont datées de – 3 250 ans[27]. Là encore, le corpus des proto-hiéroglyphes est loin d’être aussi complet que celui du corpus des signes proto-cunéiformes d’Uruk, car il se limite à quelques grands signes animaliers (tête de taureau, cigogne, ibis chauve).
Il en résulte que la proto-écriture la plus archaïque parce que totalement aboutie dès
– 3 500 ans est bien celle d’Uruk.
Quant à l’écriture hiéroglyphique que nous « connaissons », elle remonte au plus tard à
– 3 100 ans.
Une remarque importante sur le démotique
Outre l’égyptien hiéroglyphique, il est important aussi de mentionner que le copte, le démotique sont à prendre en importante considération en dépit de leur aspect tardif apparent.
Pourquoi cela ?
Le copte
Je pense que vous connaissez la réponse puisque Champollion est celui qui a popularisé le copte.
En effet, il était convaincu que le copte en tant que langue liturgique détenait les clefs de compréhension des hiéroglyphes en ce qu’il véhiculait une langue de même nature même si retranscrite avec des caractères différents. C’est cette langue qui lui permit de comprendre que certains hiéroglyphes avaient un caractère phonétique ce qui fut une des clefs de leur déchiffrement.
Le démotique
Et pourquoi cela ?
Parce que le copte était lui-même sous l’influence du démotique : « L’alphabet copte, créé à partir du grec oncial, a utilisé plusieurs signes démotiques pour élargir son éventail de lettres. Le démotique évolue dès le Ve siècle vers le copte moderne, avec l’apport important de mots de vocabulaire issus du grec, et d’un nouvel alphabet ».
Quant au démotique, elle était quant à elle une des trois écritures avec le hiéroglyphique et le grec présent sur la pierre de rosette.
Cette écriture est indiquée pour s’être « constituée à l’époque saïte, au VIIe siècle avant notre ère.[28]
Ce qu’il est alors important de comprendre est que « le démotique est une simplification du hiératique, lui-même simplification des hiéroglyphes ».
Cette simplification fut mise en place, car le nombre sans cesse croissant des documents produits par les scribes « … » dans le cadre de la vaste politique de réformes administratives entreprise par les pharaons de la XXVIe dynastie « … » réclamait une écriture encore plus cursive et plus rapide que le hiératique
Parti de Saïs, le démotique s’étendit à toute l’Égypte. Le hiératique perdit alors son rôle administratif et fut cantonné aux documents religieux, d’où son nom.
Le hiératique
Et donc, le hiératique, qu’est-ce que c’est ?
C’est, littéralement, l’écriture sacerdotale (hiératique provenant du grec qui signifie sacerdotale)
Cette écriture est le deuxième niveau de simplification des hiéroglyphes (après les hiéroglyphes linéaires).
Il est alors très important de comprendre que le hiératique a été utilisé tout au long de la civilisation égyptienne, depuis l’époque prédynastique (au moins 3 000 ans avant notre ère) jusqu’au III siècle après celle-ci soit pendant presque trente-cinq siècles.
Elle est donc ensuite remplacée par le démotique, vers le milieu du VIIe siècle.
Conclusion sur l’importance du démotique
On peut ainsi poser que les hiéroglyphes ont connu 3 écritures simplificatrices : les hiéroglyphes linéaires, le hiératique puis le démotique avec pour dérivé le copte.
Et surtout, que même si le démotique ne date en apparence que du VIIe siècle avant notre ère, il est en fait une clef de compréhension des hiéroglyphes depuis leur apparition, puisqu’il en est une version simplifiée.
Et à vrai dire, avant même le copte qui en est une version simplifiée ultérieure
Si le copte fut un instrument efficace pour Champollion pour décrypter les hiéroglyphes qui datait de plusieurs milliers d’années auparavant, on peut poser que le démotique est une langue qui malgré son caractère apparemment récent est susceptible de nous livrer des clefs de compréhension très archaïques.
C’est pourquoi dans mes travaux j’associerai à la connaissance du démotique à celle des hiéroglyphes
Concernant l’écriture dans la vallée de l’Indus :
La civilisation de la vallée de l’Indus commence aux alentours de 3 300 av. J.-C. avec la période dite harappéenne précoce (de 3 300 à 2 600 av. J.-C.). L’exemple le plus ancien connu d’écriture de l’Indus date de cette période[29].
Toutefois, on lit par ailleurs[30] que le terme écriture de l’Indus fait référence à des suites de symboles associées à la civilisation de la vallée de l’Indus de l’Inde et du Pakistan antiques, au cours de la période allant de 2 600 à 1 900 av. J.-C.
Concernant l’écriture en Chine :
La civilisation chinoise commence durant la seconde phase de la culture d’Erlitou (1 900 à 1 500 av. J.-C.), laquelle est considérée comme le premier stade d’organisation étatique en Asie de l’Est. « … » La dynastie chinoise la plus ancienne pour laquelle nous disposons de preuves archéologiques et écrites est celle de Shang (1 600 – 1 046 av. J.-C.). Les sites de Shang ont livré les artefacts les plus anciens connus d’os présentant des signes de la langue chinoise écrite (écriture ossécaille), servant sans doute à la divination. Ces inscriptions fournissent un intéressant aperçu de plusieurs aspects de la politique, de l’économie, des pratiques religieuses et de la médecine de cette période ancienne de la civilisation chinoise.
Concernant l’écriture dans les Andes Centrales :
La civilisation de Caral proprement dite naît vers 3 200 av. J.-C. ; c’est à ce moment qu’est clairement attesté un peuplement à large échelle et qu’apparaissent des constructions communautaires réparties sur de multiples sites. « … » Les quipus, système d’enregistrement basé sur des cordelettes à nœuds, découverts à Caral, peuvent être considérés comme une forme de proto-écriture.[31]
Concernant l’écriture en méso-amérique :
L’émergence de la civilisation olmèque est datée de 1 600 ou 1 500 av. J.-C. « … » La culture olmèque est parfois considérée comme la « culture mère » de la Mésoamérique ; c’est la première civilisation et elle a laissé de nombreuses bases aux civilisations qui la suivirent bien que l’influence olmèque sur les cultures mésoaméricaines ait été longuement discutée. « … » Le système d’écriture mésoaméricain ne sera pleinement développé que plus tard ; toutefois, les céramiques olmèques tardives montrent des représentations, considérées comme des codex, apparentées à ce système[32]
Concernant la langue proto-indo-européenne
Il est intéressant de relever que suivant l’hypothèse kourgane de Maria Gimbutas[33], la langue ancestrale de tous les peuples modernes indo-européens (la grande majorité des locuteurs indo-européens vivant à la fois en Europe et en Asie du sud) était la langue de la culture Yamna[34], un foyer situé dans le Caucase, entre la Volga et l’Oural.
Cette carte ci-dessous permet de bien se rendre compte de l’aire d’influence des langues d’origine indo-européenne et de mesurer les écarts temporels qui les séparent.
Source : Joshua Jonathan
https://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_Yamna
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypothèse_kourgane
https://fr.wikipedia.org/wiki/Migrations_indo-iraniennes
Du point de vue du lecteur de la Bible, les langues indo-européennes relèvent de la sphère d’influence des descendants de Japhet
En effet, Japhet, un des trois fils de Noé, fut l’ancêtre de la branche aryenne ou indo-européenne de la famille humaine. Souvent les noms de ses descendants (fils et petits-fils) sont mentionnés dans des textes historiques anciens en rapport avec des populations résidant au nord et à l’ouest de la Mésopotamie. Ils se sont visiblement dispersés à partir du Caucase en quatre grandes directions, vers l’est et l’Asie centrale (en étant le potentiel géniteur des peuples chinois), vers l’ouest et les plaines européennes, vers le nord et les pays nordiques, et au sud vers l’Asie Mineure et la Méditerranée voire jusqu’en Espagne. On peut dire que son domaine était bien plus grand que celui de ses deux frères Sem (père des sémites : Akkadiens, Élamites, Assyriens, premiers Chaldéens, Hébreux, Araméens [ou Syriens], certaines tribus arabes…) et Cham (Sumériens, Éthiopiens, Égyptiens, tribus arabes et africaines, Cananéens…).
C’est parce qu’il montra de la considération pour son père que Sem fut béni et reçu en héritage par rapport à ses frères un « immense territoire » ou « large espace » (en hébreu Yè[a] phèth), un terme à la racine même de son nom (Genèse 9 :27).
Autres langues de l’aire proto-européenne
De ce que nous venons de dire, il ressort que si Sumer est un peuple de langue et d’écriture relevant de l’aire d’influence chamite (NB : ne pas confondre Sumer avec le peuple d’Akkad qui sera ensuite rattachée à Sumer, car c’est un peuple de langue et d’écriture sémite) et si l’Égypte est un peuple et une langue d’écriture relevant de l’aire d’influence chamite, en revanche les 4 autres langues des 4 autres aires civilisationnelles principales (Indus ou langue proto-indienne, Chine, Andes Centrales et Mésoamérique) relèvent de l’aire d’influence Japhétique.
Les langues finno-ougriennes
Notez aussi au passage que les langues nordiques sont datées de – 2 800 ans ce qui est somme toute très proche du foyer primitif. Nous aurons d’ailleurs l’occasion de constater combien certaines langues finno-ougriennes (comme le Sami par exemple…) sont sémantiquement très proches dans leur partie sacrée du sumérien.
Dans l’aire européenne de l’Ouest, le Grec est situé à – 2 000 ans, le Celte, le latin et le Germain sont à – 1 000 ans ce qui est donc bien plus proche de nous. Ces langues ne nous garantissent donc pas une visibilité sur la pensée archaïque la plus ancienne. Ce ne sont pas des proto-langues et ne peuvent donc prétendre être un véhicule de support des croyances archaïques de l’humanité. Même si dans notre culture européenne occidentale elles se sont vu attribuer un rôle majeur et ont été beaucoup enseignées et étudiées, elles n’ont en vérité qu’une dimension continentale locale et en comparaison avec les autres, très tardive.
Le Hittite
À ces langues anciennes, on peut ajouter si nous parlons des langues archaïques, le hittite qui sur cette carte est daté de – 2 000 ans, soit 1 500 ans après l’apparition du proto-cunéiforme et du proto-hiéroglyphique.
Concernant le hittite, il est, selon d’autres sources, daté de – 1 400 ans et de – 1 200 ans[35]. Ce n’est que si l’on tient compte de deux autres langues principales que les Hittites utilisaient, le louvite et notamment le Hatti parce qu’elle était la langue sacrée, la langue liturgique, que cela fait remonter la culture linguistique du peuple hittite à – 2 000 ans. Toutefois, le hittite (correspondant au nésique/nésite, car de la capitale Nesha) et le Hatti étaient primitivement écrits en cunéiformes et le louvite avec des hiéroglyphes égyptiens.
Le recours à des hiéroglyphes ou idéogrammes par les Hittites est une invention plus tardive, autour de – 1 500 ans et pour retranscrire un dialecte louvite[36].
Le Crétois
Voici ce que l’on peut lire à son sujet[37] : « Les hiéroglyphes crétois ou hiéroglyphes minoens sont une forme encore non déchiffrée d’écriture hiéroglyphique trouvée en Crète sur des artefacts de l’âge du bronze récent, datant de la civilisation minoenne. Elle précède l’écriture en linéaire de deux ou trois siècles, mais elles sont utilisées en parallèle durant une partie de leur histoire ». « … » La question se pose de savoir si l’écriture hiéroglyphique crétoise a pu évoluer en écriture linéaire. Certains auteurs lui ont également vu un rapport avec les hiéroglyphes hittites : “Les similitudes entre l’écriture crétoise et d’autres écritures, comme les hiéroglyphes de Chypre et celui des Hittites d’Anatolie, peut suggérer […] qu’ils ont évolué depuis un ancêtre commun, une écriture aujourd’hui perdue peut-être originaire de Syrie.
Une dernière parenthèse importante sur l’Élamite
Si sur la carte plus haut l’élamite est indiqué pour – 2 000 ans, il nous est aussi dit par ailleurs[38] que « les premiers témoignages d’écrits élamites remontent à 3 000 av. J.-C ».
Que faut-il comprendre ?
Il faut en fait dissocier l’élamite linéaire du proto-élamite.
L’élamite linéaire est un système d’écriture utilisé dans le royaume d’Élam, attesté essentiellement par des textes trouvés dans la ville de Suse (dans le sud-ouest de l’Iran) et utilisé à partir de – 2 150 ans durant le règne de Puzur-Inshushinak
C’est cette écriture qui vient d’ailleurs tout juste d’être déchiffrée par l’archéologue français François Desset, du Laboratoire Archéorient à Lyon.
Il existe aussi une écriture appelée l’écriture proto-élamite, pratiquée dans la même région autour de -3 200 à -3 000 ans et au plus tard autour de – 2 900 ans.
Ceci nous permet de comprendre le sens des propos tenus par François Desset dans l’article de Sciences et Avenir du 8 décembre 2020 :
Les plus anciens exemples d’écriture connus à ce jour proviennent de Mésopotamie (Irak actuel) et remontent à l’âge du Bronze, vers 3 300 ans av. J.-C. : il s’agit des tablettes proto-cunéiformes (comprendre le proto-cunéiforme) « … » “Nous découvrons « … » que vers 2 300 av. J.-C., un système d’écriture parallèle existait en Iran (comprendre l’élamite linéaire qu’il a déchiffré), et que sa version la plus ancienne – appelée l’écriture proto-élamite (3 300 av. J.C- 2 900 av. J.C) – remontait (presque !) aussi loin dans le temps que les premiers textes cunéiformes mésopotamiens !”.
Voici aussi ce que l’on peut lire par ailleurs[39] sur le lien entre proto-élamite et élamite linéaire :
L’écriture connue sous l’appellation conventionnelle de proto-élamite s’est développée en Élam à la fin du IVe millénaire av. J.-C. afin de servir au mieux les activités comptables et administratives. Il apparaît comme l’expression d’une expérimentation scripturale locale originale. Le proto-élamite a été utilisé entre environ 3 100 / 3 050 avant J.-C. et environ 2 800 avant J.-C… « … ». Le fait que la grande majorité des inscriptions proto-élamites proviennent du site de Suse ne laisse aucun doute quant à l’origine élamite de ce système d’écriture. Cependant la répartition géographique des inscriptions sur le plateau iranien montre une diffusion qui dépasse la région historique de l’état élamite. Le proto-élamite est documenté à Suse, Tal-i Ghasir, Tepe Sialk, Tepe Yahya, Tal-i Malyan, Shahr-i Sokhta, Tepe Sofalin et à Tepe Ozbaki.. Cette écriture reste indéchiffrée à ce jour. « … » L’inventaire du proto-élamite comprend plus ou moins 400-800 caractères. Actuellement, on connaît environ plus de 1 700 textes proto-élamites. L’écriture était gravée sur des tablettes en argile et, pour la majeure partie d’entre elles, leur contenu était de caractère administratif.
Et sur le lien entre proto-élamite et élamite linéaire :
En outre, on ignore si le proto-élamite est le prédécesseur direct ou non de l’élamite linéaire « … » On suppose que la langue enregistrée par cette écriture est une forme ancienne de la langue élamite.
Et sur le lien entre proto-cunéiforme et proto-élamite :
Tout comme le système proto-cunéiforme qui donnera naissance au prochain système d’écriture cunéiforme, le proto-élamite est également un système mixte, composé de signes à valeur logographique et de signes à valeur phonétique, dans lequel les signes peuvent avoir des valeurs sémantiques différentes. Les relations historiques entre les systèmes proto-élamites et proto-cunéiformes ne sont pas très claires. Les similitudes dans le système numérique et les valeurs des signes numériques suggèrent une relation génétique entre les deux systèmes. La présence de signes graphiquement semblables dans les deux écritures laisserait supposer que ces caractères étaient également identiques du point de vue sémantique. Bien que le proto-cunéiforme soit considéré comme le plus ancien système d’écriture, le proto-cunéiforme du sud de la Mésopotamie et le proto-élamite dans la région iranienne apparaissent à la même période, vers 3 300 – 3 100 avant J.-C., peut-être comme des évolutions indépendantes d’un système commun plus ancien.
Enfin, voici aussi ce que l’on peut lire[40] :
Le proto-élamite est le dernier système d’écriture non déchiffré du Proche-Orient ancien avec un nombre important de sources (plus de 1 600 textes publiés). Il a été utilisé pendant une période relativement courte vers 3 000 av. J.-C. dans ce qui est aujourd’hui l’Iran. Le proto-élamite est un système d’écriture dérivé de l’invention d’Uruk de l’écriture dans le sud de la Mésopotamie au milieu du 4e millénaire avant notre ère. Les scribes de Suse, dans le sud-ouest de l’Iran, ont repris la majorité des signes numériques ainsi que de nombreux systèmes numériques de l’ancien système proto-cunéiforme.
https://www.cdli.ox.ac.uk/wiki/doku.php?id=proto-elamite :
Vous constaterez avec moi que les dates données pour l’apparition du proto-élamite sont objet de discussion. Certains la datent à hauteur du proto-cunéiforme tandis que d’autres en font une écriture plus tardive et en partie dérivée du proto-cunéiforme.
Au regard de la plus grande influence du proto-cunéiforme que nous verrons plus tard, cette dernière hypothèse semble plus logique que la première.
Conclusion sur le « gap » temporel entre le Paléolithique Supérieur et Sumer
Après ce très bref tour d’horizon des périodes de la préhistoire puis des civilisations historiques les plus anciennes en fonction de la datation de leur écriture, vous voyez donc bien qu’il y a, d’après les datations données, plusieurs dizaines de milliers d’années entre d’un côté, le Paléolithique supérieur (- 40 000 à – 12 000 ans) dont Lascaux (- 28 000 et -12 000 ans) et, de l’autre côté, la première civilisation historique, celle d’Uruk (- 3 500 ans).
Étant donné ce gouffre temporel, il ne semble guère possible d’imaginer que ces deux périodes lointaines ne puissent jamais avoir été connectées sur le plan de la représentation et du langage, n’est-ce pas ?
Nous en venons alors à la raison véritable pour laquelle j’ai introduit la première partie de ce volume 2 par cette analyse des signes des cavernes.
Ce n’est pas pour le symbolisme de ses représentations, car, encore une fois, je savais d’emblée que bien peu de spécialistes n’auraient jamais accepté la comparaison entre les symboles de Lascaux (comme d’ailleurs de nombre de grottes ornées) et ceux de la mythologie des temps postérieurs, comme donc, l’archaïque Sumer, l’Égypte puis ceux du monde antique.
Et encore une fois aussi, grrr, je ne peux pas m’empêcher de trouver cet argument absolument absurde, qui me laisse totalement perplexe quant au mode de réflexion du monde scientifique.
Je dois l’avouer, il est à la limite de me mettre hors de moi.
Car il est tout de même parfaitement logique de penser que la civilisation sumérienne n’a pas inventé sa mythologie, mais qu’elle a elle-même dû la recevoir en héritage de ses pères, qui l’avaient eux-mêmes reçue de leurs pères et ainsi de suite en remontant jusqu’aux temps les plus archaïques.
De plus, Sumer étant considéré par tous les spécialistes comme la civilisation la plus ancienne, conjointement avec l’Égypte, que ce soit par rapport à la civilisation proche de l’Indus, de l’Elam, ou de toute autre civilisation, il est on ne peut plus évident que si l’on veut se rapprocher le plus possible des croyances les plus archaïques, du sens originel le plus pur de ces représentations, c’est par Sumer qu’il faut commencer. Passer par toute autre civilisation serait nécessairement s’exposer à des distorsions dues au plus grand éloignement dans le temps vis-à-vis de la civilisation mère.
En revanche, passer par Sumer c’est au contraire être temporellement au plus près de la civilisation mère qui l’a engendré.
Or, il s’avère que le système mystique symbolique de Sumer et de l’Égypte est strictement le même du point de vue de la symbolique que les scènes constatées au Paléolithique !
Pourquoi se refuse-t-on alors à faire le lien entre ceux périodes et nier l’évidence ?
Vous allez me dire de me calmer, qu’il ne sert à rien de m’énerver puisque pour l’instant je n’ai pas démontré ce dernier point.
Mince ! Encore !
Vous avez raison, je vais trop vite en besogne, mais même quand je l’aurais fait, on osera je vous l’assure encore venir me dire que les représentations de la mythologie de Sumer et de l’Égypte ne sont pas transposables au Paléolithique et que cela relève de l’hérésie scientifique à cause de ce fossé temporel.
Je pourrais prendre alors à témoin le bon sens de tout un chacun, mais je crains l’effet blouse blanche et n’ai pas envie lorsqu’il faudra traiter cette période spécifique de l’ère préhistorique d’avoir à me battre contre des moulins à vent.
Aussi, même si cet argument du gouffre temporel est insuffisant et peut et doit être totalement renversé par une analyse et comparaison objective de la langue sacrée symbolique utilisée sur tous les sites, puisque cet argument me sera tout de même systématiquement opposé, il est nécessaire pour moi de l’infirmer, pour ne pas dire de le démonter, une bonne fois pour toutes et par avance.
Et la meilleure preuve à apporter est de prouver que ces deux périodes sont reliées par strictement le même langage idéographique et que l’usage de ce langage dans sa vocation sacrée était aussi de même nature.
Nous allons donc le vérifier, tout d’abord grâce à une démonstration exhaustive incluant l’analyse comparative des deux systèmes sémiologiques (celle des peintures rupestres et celle de l’écriture idéographique de référence), après quoi nous passerons à l’étape du déchiffrage de fresques qui illustrera que l’écriture idéographique identifiée est bien la bonne clef de cryptage.
NOTES DE BAS DE PAGE ET RÉFÉRENCES
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux
[2] D’après l’archéoastronome Chantal Jègues-Wolkiewiez, la grotte aurait été un centre d’observation du ciel, puis un temple orné dédié aux constellations célestes. Ainsi, la lumière du soleil se couchant au solstice d’été aurait illuminé la première salle des Taureaux (avant qu’un éboulement n’obstrue l’accès vers la rotonde) dont les peintures représenteraient une carte des constellations zodiacales telles qu’on pouvait les observer il y a 10 000 ans. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux
[3] Thérèse Guiot-Houdart a étudié l’organisation de la composition, le placement, les dimensions et l’orientation des figures, la disposition des taches de couleurs, la technique du dessin, etc. Cette analyse détaillée des peintures met en évidence l’existence d’un canevas narratif destiné à expliquer les processus de la fécondité. Ce canevas, agencé en quinze scènes ou chapitres, servit de trame en tout premier lieu aux peintures de Lascaux, puis à d’innommables récits transmis et diffusés de l’Inde à l’Irlande, dont elle donne cinq exemples qui suivent fidèlement ce schéma nécessairement immuable, puisque dicté par les lois de la physiologie https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux
[4] Selon Jean Clottes et David Lewis-Williams, la grotte de Lascaux aurait pu être liée à un culte chamanique. Ainsi, divers traits sans signification, incluant les huit flèches plantées dans l’un des félins du Diverticule, auraient été autant d’incisions exécutées à travers la paroi pour laisser passer les animaux et les pouvoirs surnaturels. Cette théorie est largement contestée aussi bien par la plupart des préhistoriens et que par les spécialistes du chamanisme : « J. Clottes et D. Lewis-William ont largement outrepassé les limites de la démarche scientifique en proposant une explication unique, unilatérale de la religion des origines ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux
[5] Suivant cette théorie, les hommes préhistoriques auraient pu attribuer à leurs œuvres un semblant de vie. En se basant sur un relevé exhaustif des parois, Julien d’Huy et Jean-Loïc Le Quellec ont constaté que les animaux dangereux — félins, aurochs, bisons — semblaient davantage « fléchés » que les animaux moins dangereux – chevaux, cerfs, bouquetins. Selon eux, il pourrait s’agir d’une magie de la destruction ou d’une crainte de l’animation des images, les flèches servant alors à empêcher les animaux de s’animer. La croyance en la possible animation des images serait corroborée par la disposition de celles-ci à l’intérieur de la grotte. Ainsi, les bisons, les aurochs et les bouquetins n’ont pas été représentés côte à côte. En revanche, on peut mettre en évidence des systèmes bisons-chevaux-lions et aurochs-chevaux-cerfs-ours. Julien d’Huy explique cette répartition par les affinités qu’entretiennent les espèces entre elles et par le biotope qu’elles occupent respectivement. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux
[6] Libres de droits
[7]https://archeologie.culture.gouv.fr/lascaux/fr/visiter-grotte-lascaux#diverticule-felins/figures-trefond/signe-xiii/info
[8]https://www.persee.fr/doc/galip_0072-0100_1979_sup_12_1_2668 / La Nef et le Diverticule des Félins
André Leroi-Gourhan / Gallia Préhistoire Année 1979 Suppl. 12 pp. 301-342 / p.341
[9]https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1958_num_55_7_3675 / p.393
[10] https://www.creap.fr/pdfs/CFGT-Marsoulas-DARCH2007.pdf / La grotte de Marsoulas Grands bisons et petits humains par Carole FRITZ et Gilles TOSELLO
[11]https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1958_num_55_7_3675 / Le symbolisme des grands signes dans l’art pariétal paléolithique André Leroi-Gourhan ; Bulletin de la Société préhistorique française Année 1958 55-7-8 pp. 384-398 /
[12] Le symbolisme des grands signes dans l’art pariétal paléolithique André Leroi-Gourhan ; Bulletin de la Société préhistorique française Année 1958 55-7-8 pp. 384-398
[13]https://www.persee.fr/doc/galip_0072-0100_1979_sup_12_1_2668 / La Nef et le Diverticule des Félins
André Leroi-Gourhan / Gallia Préhistoire / Année 1979 / Suppl. 12 pp. 301-342 /
[14]https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1958_num_55_7_3675 / Le symbolisme des grands signes dans l’art pariétal paléolithique André Leroi-Gourhan ; Bulletin de la Société préhistorique française Année 1958 ; 55-7-8 pp. 384-398 / p.393
[15]https://fr.wikipedia.org/wiki/Magdalénien_en_Suisse#/media/Fichier:Frise_Chronologique_du_Paléolithique.png
[16] La datation de Lascaux est l’objet d’un long débat : selon les auteurs, son art pariétal est situé entre le Gravettien et le Magdalénien. « … »
Les peintures et les gravures qu’elle renferme n’ont pas pu faire l’objet de datations directes précises : leur âge est estimé entre environ 19 000 et 17 000 ans à partir de datations et d’études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. La plupart des préhistoriens les attribuent au Magdalénien ancien, sauf quelques-uns qui penchent plutôt pour le Solutréen qui le précède, voire pour le Gravettien. Une étude de 2019 révèle que des mesures effectuées sur de nombreux fragments d’os éparpillés dans la grotte indiqueraient que ceux-ci dateraient de 21 000 à 21 500 ans cal AP, ce qui correspond à la transition du Badegoulien* au Magdalénien. https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux
* Le Badegoulien, aussi appelé proto-magdalénien, est une culture matérielle de la seconde moitié du Paléolithique supérieur, succédant au Solutréen et correspondant à l’ancienne dénomination « Magdalénien ancien » https://fr.wikipedia.org/wiki/Badegoulien
[17] https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation
[18] Le schéma suivant présente les dates approximatives de l’émergence des civilisations. Ce calendrier ne traite pas du début de l’habitat humain, du début des groupes ethniques ni du développement des cultures néolithiques qui se sont souvent manifestées beaucoup plus tôt que l’émergence des civilisations proprement dites.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation
Sources :
« Egyptian Timeline », sur wsu.edu, Washington State University
« History Timeline » [archive], Université du Maryland
« Timeline of India » [archive], sur kamat.com
« Mesopotamian Timeline », sur wsu.edu, Washington State University, 1993
[19] À un degré moindre, le terme (de civilisation) a également été employé pour l’Asie Mineure ou Anatolie, l’Arménie et l’Élam, considérant que les civilisations correspondantes sont les ancêtres d’autres plus récentes, à l’instar de la Grèce antique, considérée comme précurseur de la civilisation occidentale. https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation
[20] https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation
[21] À partir du milieu du IVe millénaire, on glisse progressivement vers la phase la mieux connue, celle de l’« Uruk récent » (niveaux V et IV A et B), qui dure jusque vers 3100, ou bien, selon des propositions plus récentes reposant sur la datation au carbone 14, vers 3300. C’est en fait cette période qui rassemble les traits généralement attribués à la civilisation de la période d’Uruk4 : haut développement de l’État, et l’expansion de la culture urukéenne dans tout le Moyen-Orient.
https://fr.wikipedia.org/wiki/période_d’Uruk
[22] En dehors d’Uruk, peu de sites du Sud mésopotamien ont livré des niveaux consistants de la période d’Uruk. Les sondages effectués sur les sites de plusieurs des grandes villes de l’histoire mésopotamienne ont montré qu’elles étaient occupées dès cette époque : Kish, Girsu, Nippur, Ur, peut-être Shuruppak et Larsa ; et plus au nord, dans la Diyala, Tell Asmar et Khafadje. Le quartier sacré d’Eridu, lieu de l’architecture monumentale principale de la période d’Obeid en Basse Mésopotamie, est mal connu pour ses niveaux du IVe millénaire.
[23] Lire à cet effet par exemple ce qui est dit pour les périodes les archaïques d’Akkad (DAI, DAII, DAIII) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kish_Mésopotamie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Période_des_dynasties_archaïques/Akkad
[24] La Basse Mésopotamie est le cœur de la culture de la période d’Uruk, la région qui semble bien être le centre culturel de cette époque, celle où on a retrouvé les principaux monuments, les traces les plus évidentes d’une société urbaine avec des institutions étatiques mises en place durant la seconde moitié du IVe millénaire, le premier système d’écriture (ou « proto-cunéiforme », apparu à la toute fin de la période, phase dite « Uruk IV »), et dont la culture matérielle et symbolique a le plus d’influence au Moyen-Orient. Pourtant, cette région est mal connue par l’archéologie, puisque seul le site d’Uruk a livré les traces d’une architecture monumentale et des documents administratifs justifiant de faire de cette région la plus dynamique et influente. Peu d’autres sites ont livré des constructions de cette période, qui n’est en général connue que par des sondages. En l’état actuel des connaissances, il reste impossible de déterminer si le site d’Uruk est véritablement unique pour cette région ou si c’est le hasard des fouilles qui nous fait le considérer comme plus important que les autres.
[25] https://scroll.bibletraditions.org/bible#best_fr.0.1/Gn10.3
[26] https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation.
[27] D’exceptionnels proto-hiéroglyphes et de multiples inscriptions rupestres ont été mis au jour, gravés sur des falaises de grès près du village d’Al-Khawi à 60 km au sud de Louxor, en Égypte… plusieurs inscriptions parmi lesquelles d’imposantes figures animales qui remonteraient aux périodes prédynastiques, et donc aux origines du fascinant et poétique système d’écriture de l’Égypte ancienne… « s’il ne s’agit pas encore d’écriture au sens propre du terme, nous sommes face à un tableau mettant en œuvre des symboles qui deviendront plus tard des signes d’écriture à l’époque pharaonique », précise l’égyptologue français Pascal Vernus, directeur émérite à l’École pratique des hautes études (EPHE). Ainsi, incisées sur la paroi, on peut voir une tête de taureau et surtout une espèce de grande cigogne (jabiru) qui deviendra plus tard « un hiéroglyphe traduisant la notion égyptienne de ba, la capacité pour un être à se manifester sous différentes formes », poursuit l’expert. Parmi les autres figures, un ibis chauve (Geronticus eremita), oiseau dont le hiéroglyphe exprimera la notion de akh, une transfiguration permettant aux défunts de vivre dans l’au-delà. « … » Les découvreurs placent ainsi la composition graphique retrouvée sur ces falaises autour de 3 250 avant J.-C., c’est-à-dire 250 ans avant l’avènement de l’état pharaonique avec l’unification de l’Égypte par le souverain Nârmer (vers 3 000 avant J.-C.). Ce « tableau » montre surtout qu’avant les premières attestations assurées de l’écriture égyptienne – celle apparue sous les prédécesseurs immédiats du roi Nârmer, vers 3 100 avant J.-C. –, les Égyptiens avaient développé une symbolique très sophistiquée qui contenait déjà les germes de ce système d’écriture ».
[28] https://fr.wikipedia.org/wiki/Egyptien_démotique
[29] https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation
[30] https://fr.wikipedia.org/wiki/écriture_de_l’Indus
[31] https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation
[32] https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation
[33] En 1956, M. Gimbutas publie son hypothèse kourgane, fondée sur le rapprochement de la linguistique comparative et des données archéologiques recueillies lors des fouilles des tumulus de la culture kourgane d’Asie centrale, et destinées à lever un certain nombre d’énigmes relatives aux peuples locuteurs du proto-indo-européen (PIE), qu’elle propose d’appeler « kourganes » (c’est-à-dire le peuple des tumulus des steppes) ; il s’agit de proposer une origine et une route de migration des proto-indo-européens vers l’Europe. Cette hypothèse, par le rapprochement entre plusieurs disciplines, exerça un impact considérable sur la science préhistorique. Marija Gimbutas identifie la culture des kourganes à l’habitat originel des Indo-Européens. Cette culture du Mésolithique, située entre la Volga et les fleuves de l’Oural, se distingue par la domestication précoce du cheval. La mobilité ainsi gagnée aurait créé des groupes de cavaliers combattants et aurait conduit à des formes de société dites patriarcales. Entre -4500 et -3000, les Indo-européens, ce « peuple de cavaliers » auraient pénétré en plusieurs vagues successives dans la région du Dniepr, l’ouest de l’Ukraine et la Moldavie. Ils auraient transformé la culture de type agricole existante et se seraient établis en tant qu’aristocratie dirigeante, imposant leur langue. Cette conquête de l’Europe par la culture des kourganes serait caractérisée en archéologie par la culture de la céramique cordée et par la Culture des vases à entonnoir. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marija_Gimbutas
[34] En 2018, une vaste étude génétique portant sur la formation génomique de l’Asie du Sud et centrale montre que la grande majorité des locuteurs indo-européens vivant à la fois en Europe et en Asie du Sud recèlent de nombreuses fractions d’ascendance liées aux pasteurs de la culture Yamna, suggérant que le « proto-indo-européen tardif », la langue ancestrale de tous les peuples modernes indo-européens, était la langue de la culture Yamna. https://fr.wikipedia.org/wiki/Migrations_indo-iraniennes
[35] La langue hittite est la principale langue anatolienne parlée par le peuple hittite. Elle est généralement rattachée à la famille des langues indo-européennes (quelques linguistes, notamment Edgar H. Sturtevant et Warren Cowgill [en], estiment qu’elle ne serait pas issue du proto-indo-européen, mais que les deux familles anatolienne et indo-européenne auraient divergé d’un ancêtre commun, appelé parfois indo-hittite).
Le hittite est attesté dans des textes écrits en écriture cunéiforme et, dans une moindre mesure, dans des textes hiéroglyphiques. Il nous est essentiellement connu à partir de près de 30 000 tablettes cunéiformes et fragments de tablettes conservés dans les archives de Hattusa, capitale de l’Empire hittite à la fin de l’âge du bronze, non loin de l’actuelle Boğazkale en Turquie. La plupart des tablettes sont datées entre -1400 et -1200.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hittite_(langue)
[36] Les hiéroglyphes hittites forment un système d’écriture original utilisé essentiellement dans des inscriptions monumentales, pour l’écriture d’un dialecte du louvite. Cette écriture hiéroglyphique semble une création originale des peuples louvitophones d’Anatolie et les signes n’ont pas de relation avec les hiéroglyphes égyptiens ou crétois. Les plus anciennes inscriptions connues datent du XVe siècle av. J.-C. ; c’est particulièrement tardif, car le louvite était alors écrit depuis plusieurs siècles en utilisant l’écriture cunéiforme, écriture d’origine mésopotamienne. Les inscriptions les plus récentes datent du VIIe siècle av. J.-C., peu après la chute des derniers royaumes néo-hittites. Les hiéroglyphes hittites, qui ont été déchiffrés au XXe siècle, sont composés de deux groupes de signes : les idéogrammes ; les signes à valeur syllabique.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hiéroglyphes_hittites
[37] https://fr.wikipedia.org/wiki/Hiéroglyphes_crétois
[38] https://fr.wikipedia.org/wiki/Berceau_de_la_civilisation
[39] https://mnamon.sns.it/index.php?page=Scrittura&id=9&lang=fr :
[40] https://www.cdli.ox.ac.uk/wiki/doku.php?id=proto-elamite
BIBLIOGRAPHIE
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CNIL. Full list of proto-cuneiform signs
& Falkenstein, A. (1936). Archaische Texte aus Uruk. https://www.cdli.ox.ac.uk/wiki/doku.php?id=late_uruk_period :
Sumérien :
A.Halloran, J. [1999]. Lexique Sumérien 3.0.
Héroglyphique :
Faulkner. [réed.2017]. Concise dictionary of Middle Egyptian.
Hiero (hierogl.ch) (Hiero – Pierre Besson)
Démotique :
Hittite hiéroglyphique :
Mnamon / Antiche scritture del Mediterraneo Guida critica alle risorse elettroniche / Luvio geroglifico – 1300 a.C. (ca.) – 600 a.C.
https://mnamon.sns.it/index.php?page=Scrittura&id=46
https://www.hethport.uni-wuerzburg.de/luwglyph/Signlist_2012.pdf
Archéologie :
Leroi-Gourhan, A. (1958). Le symbolisme des grands signes dans l’art pariétal paléolithique. Bulletin de la Société préhistorique française Année 55-7-8 pp. 384-398.
G.& S Sauvet et André Wlodarczyk (1977) : Essai de sémiologie préhistorique (pour une théorie des premiers signes de l’homme). Bulletin de la société préhistorique française / année 1977 / E&T 47-2 / p.545-558
Science des Symboles :
Chevalier-Gheebrant [2005]. Dictionnaire des Symboles. Paris: Robert Laffont.
Les mythologies :
Guirand, J. [1996]. Mythes et Mythologie. Paris ; Larousse
Lien entre le chaldéen et la religion catholique :
A.Hislop. [s.d.]. Les deux Babylones.
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